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Code
de bonne conduite à l’usage des cavaliers d’extérieur
- Version allemande
De nos jours, revenir
à la nature n’est plus une vaine parole. Le nombre de ceux
qui vont rechercher dans la forêt et les champs un équilibre
face au stress et au vacarme de la vie de tous les jours ne cesse d’augmenter.
C’est très
bien ainsi. Mais cette évolution n’est pas sans problème.
Mettre en contact différents groupes d’usagers de l’environnement
naturel conduit à faire se rencontrer des intérêts
et des interprétations très divergentes de ce qui est
juste et de ce qui ne l’est pas. Il est inévitable que des différends
en découlent.
Il y a surtout
un danger réel à ce que par l’intransigeance de quelques
minorités dépourvues de bon sens, de tels différends
atteignent un point suffisamment critique pour que seule l’intervention
des pouvoirs publics, au moyen de restrictions des libertés individuelles,
puisse maintenir l’ordre établi.
C’est justement
ce que nous voulons éviter. Il ne faut pas que, dans l’environnement,
on soit à chaque pas obligé de faire valoir ses droits
ou de se défendre contre les attaques d’autrui, bref que finalement
on n’arrive pas à se détendre davantage dans la nature
qu’en plein milieu de la ville qu’on cherche précisément
à fuir.
Nous autres
cavaliers voulons montrer le bon exemple afin de jeter les bases
d’une coexistence paisible, durable et sans contrainte de tous les usagers
de l’environnement. Il faudrait d’abord savoir que l’esprit chevaleresque,
la discipline et la politesse sont les premiers commandements
du comportement du cavalier. Le manque d’égards envers les autres
conduit inévitablement à la riposte et se termine dans
la discorde et l’hostilité. C’est pourquoi, face à des
intérêts divergents, il est indispensable de se concerter
et de chercher des solutions concrètes qui sans imposer à
quiconque des compromis unilatéraux donnent à tous les
intéressés la possibilité de pratiquer leur sport
ou d’exercer leur activité de plein air comme ils l’entendent.
Nous devrions être également conscients de ce que la pratique
de l’équitation en forêt ou en campagne pose aux promeneurs,
aux chasseurs et aux propriétaires de terres et de forêts
un certain nombre de problèmes qu’on n’imagine pas facilement.
Dans les pages
qui suivent on trouvera une description succincte des principales situations
conflictuelles dans lesquelles peuvent se retrouver les cavaliers au
contact avec les différents groupes d’usagers de l’environnement,
de même que des solutions susceptibles d’y remédier. Il
s’agit en particulier de régler notre comportement envers
- les chasseurs
- les promeneurs
- les propriétaires
de terres
et des consignes
à observer en cas d’organisation de randonnées, de chasses
au renard, de rallyes, etc. de même que des principes généraux
qui sont de nature à favoriser un comportement correct dans l’environnement.
1. Comportement
des cavaliers à l’égard des chasseurs
Le chasseur a le
droit de chasser le gibier sur le terrain qu’il a loué à
cet effet. Or, en raison du nombre croissant de promeneurs et de cavaliers
qui passent sur le territoire de son lot de chasse, il se peut que le
chasseur soit gêné dans la pratique de son passe-temps,
alors que les coûts de celui-ci ne cessent d’augmenter. Il est
possible de venir à son encontre — et en contrepartie attendre
de lui qu’il fasse preuve de compréhension pour les problèmes
du cavalier — si on s’efforce de respecter les lignes directrices
suivantes:
a) Le chasseur
doit savoir où, dans la forêt et sur le terrain, il peut
tirer sans danger; pour cette raison, les cavaliers doivent rester
sur les chemins. Nos forêts et nos campagnes sont suffisamment
riches en chemins faciles d’accès pour les cavaliers sans que
ceux-ci doivent s’aventurer au milieu de la forêt au risque
d’y dommager des cultures, déranger le gibier ou de se retrouver
nez à nez avec le fusil d’un chasseur qui ne se doute de rien.
b) Au début
de l’été dans pratiquement toutes les régions
de notre pays, on pratique la chasse au brocard. Pendant cette période,
que les chasseurs nomment "période de rut",
il est déconseillé de passer à cheval entre 18h00
et 7h00 sur des chemins qui longent la lisière d’une forêt.
En effet, c’est là que sont généralement situés
les miradors, ouverts ou fermés, et il convient de faire un
détour pour les éviter. Tout bruit, causé soit
par des cris soit par des propos à haute voix, devrait absolument
être omis.
c) La plupart
des battues ont lieu entre le 15 octobre et le 1er décembre.
Ces battues se font généralement avec la participation
d’un grand nombre de chasseurs et de traqueurs. Les chasseurs encerclent
en un mouvement large une partie déterminée de la forêt,
laquelle est ensuite rabattue par les traqueurs, qui tentent de pousser
le gibier dans la direction des chasseurs. Il est évident qu’on
ne peut pas traverser à cheval une zone où se déroule
une telle battue car le déroulement de la chasse s’en trouverait
dérangé.
Au cours
de cette période, il est conseillé aux cavaliers de
garder un contact permanent avec les chasseurs. Bien des désagréments
peuvent être évités si le cavalier, avant de partir
en promenade, se renseigne auprès du chasseur de l’endroit
sur les mouvements des chasses projetés et détermine
son parcours en conséquence. Si, malgré tout, cavalier
et chasseur se rencontrent en forêt, le cavalier ne doit en
aucun cas essayer de s’imposer et de traverser la battue. Un tel comportement
pourrait non seulement compromettre la réussite de la partie
de chasse mais surtout exposer le cavalier et son cheval à
un danger grave. La solution pratique dans ce cas consiste pour le
cavalier à suivre les indications des chasseurs et à
contourner la battue dans un mouvement large; si cela n’est pas possible,
il faut attendre que cette partie de la battue soit terminée
avant de poursuivre.
d) Lors de
l’organisation de manifestations collectives (par exemple les
chasses au renard), la politesse élémentaire exige que
le cavalier se mette d’accord longtemps à l’avance avec le
ou les chasseurs des territoires qui seront traversés et de
convenir en détail avec eux le déroulement de l’opération.
D’une façon
générale, un comportement correct en toutes circonstances
du cavalier devrait contribuer à ôter au chasseur l’idée
que les cavaliers sont des trouble-fête par nature et qu’ils sont
en tant que tels à cataloguer comme ennemis héréditaires
des chasseurs. Les cavaliers dont le comportement est discipliné,
discret et paisible ne dérangent ni le gibier ni les chasseurs.
Aussi, même
s’il devait arriver que lors d’une rencontre entre chasseurs et cavaliers,
certaines personnes ne se comportent pas comme cela serait souhaitable,
il faut se rappeler qu’on trouve des fortes têtes dans tous les
rangs et qu’il ne serait pas judicieux de fonder une attitude générale
envers un groupe sur les faits et gestes d’une minorité.
La coexistence
des chasseurs et des cavaliers dans l’environnement doit se fonder sur
le dialogue et la prise d’égards des uns vis à vis des
autres. Ceci est tout à fait réalisable moyennant
le respect mutuel et l’échange réciproque d’informations.
2. Comportement
des cavaliers à l’égard des promeneurs
La randonnée
à pied, individuelle ou en groupe, jouit d’un succès grandissant.
Les autorités responsables du tourisme favorisent largement cette
activité, tant elles ont reconnu que la marche est une excellente
façon de découvrir les beautés naturelles de notre
pays. De ce fait il n’y a rien d’étonnant à ce que la
rencontre sur le terrain entre cavaliers et promeneurs soit devenue
chose commune. Les promeneurs et les cavaliers étant liés
par un même attachement à la nature, ces rencontres ne
devraient en fait pas poser de problèmes. Cependant, le cavalier
avisé doit s’en tenir aux consignes ci-après:
a) Bien que
— à quelques rares exceptions près — il n’y ait
pas de chemin exclusivement réservé aux cavaliers ou
aux promeneurs, il est fermement déconseillé de s’aventurer
à cheval sur des sentiers étroits spécialement
conçus pour les promeneurs. En effet, comme ils ne sont pas
destinés au passage de véhicules, ces sentiers passent
souvent sur un fond mou; une fois piétinés par les sabots
des chevaux, ils peuvent devenir difficilement praticables pour des
promeneurs, surtout à la suite de fortes pluies. De plus, en
cas de rencontre entre cavaliers et promeneurs sur de tels chemins,
il n’y a souvent pas assez de place pour qu’ils puissent se croiser
sans gêne et sans danger.
b) Notre pays
dispose d’un grand nombre de chemins de campagne et de forêt
qui peuvent être pratiqués sans problème par les
cavaliers. Les chemins spécialement aménagés
pour les promeneurs à pied devraient donc être laissés
à ceux-ci; cependant, si le soubassement et la largeur de tels
chemins sont tels qu’ils peuvent être pratiqués par les
cavaliers sans gêne pour autrui, ceux-ci sont en droit d’attendre
des marcheurs qu’ils fassent preuve de la même compréhension
et ne se sentent pas dérangés par les cavaliers y exerçant
leur sport préféré. Comme règle générale,
les cavaliers emprunteront de préférence les chemins
sur lesquels peuvent également circuler des véhicules
lourds, tels les tracteurs. En effet, de tels chemins donnent l’assurance
d’un fond suffisamment solide et laissent supposer qu’il y a suffisamment
de place pour que cavaliers et promeneurs puissent se croiser sans
que les uns ou les autres doivent quitter le chemin.
c) Si toutefois
cavaliers et promeneurs devaient se rencontrer à un passage
étroit, ce serait aux cavaliers de quitter le chemin pour laisser
passer les promeneurs. En effet, il est généralement
plus facile pour le cavalier que pour le piéton de circuler
hors du chemin.
d) Quand un
cavalier rencontre un promeneur, il doit ramener son cheval au pas
ou tout au moins au trot lent. Il faut se dire en effet qu’un cheval
lancé au galop est susceptible d’effrayer des personnes qui
n’ont que peu ou pas d’expérience du contact avec cet animal
impressionnant.
Comme règle
générale, le cavalier devrait tout entreprendre pour contribuer
à la minimisation de l’étiquette du "fier cavalier".
3. Comportement
des cavaliers à l’égard des propriétaires de
terrains
Dans ce pays, les
propriétaires de forêts et de terrains font preuve d’un
comportement complaisant à l’égard des amis de la nature
qui circulent en forêt ou dans les campagnes. Pour que ces bonnes
dispositions subsistent, il faut les honorer par le respect de la propriété
et la prise en compte des exigences des propriétaires. Dans ce
contexte, il importe avant tout de tenir compte des consignes suivantes:
a) A certaines
périodes de l’année il faut à tout prix éviter
de traverser des prés car les sabots des chevaux y causent
des dommages non négligeables, notamment quand le sol est ramolli
par de longues périodes de pluie. Les champs ensemencés
ne doivent bien sûr jamais être empruntés. Il n’est
donc admis de passer sur des champs que si la récolte a déjà
été effectuée ou des prés secs où
l’herbe a été coupée.
b) En forêt
il faut de manière conséquente rester sur les chemins.
Si le cavalier quitte le chemin, il court tout de suite le risque
d’endommager des arbres fraîchement plantés.
c) En cas
de manifestations collectives auxquelles prennent part un grand nombre
de cavaliers, il y a intérêt à choisir à
l’avance les endroits où l’on va s’arrêter (pour pique-niquer
par exemple) et demander l’autorisation du propriétaire.
Ce ne sont
que le respect de la propriété individuelle et le comportement
correct des personnes en présence qui conditionnent les bons
rapports entre les cavaliers et les propriétaires de terres.
4. Responsabilité
en cas de dommage causé en forêt ou sur le terrain
Dans un État
de droit, celui à qui on peut démontrer la responsabilité
d’un dommage causé à des tiers doit en assumer les conséquences.
Ce principe général vaut naturellement aussi pour le cavalier.
Appel à
tous les cavaliers du grand-duché de Luxembourg
Les consignes qui
précèdent ont été élaborées
il y a quelques années par la Fédération luxembourgeoise
des sports équestres (FLSE) à l’attention des cavaliers
évoluant dans l’environnement et amenés à rencontrer
sur le terrain d’autres groupes, notamment des chasseurs, des promeneurs,
des cyclistes et des propriétaires de terres.
Cette initiative
avait à l’époque été saluée non seulement
par les autres groupes d’usagers, mais elle avait été
également reconnue par les pouvoirs publics comme un signe de
respect et de tolérance en même temps qu’un encouragement
à une attitude correcte des cavaliers dans la cohabitation avec
d’autres sportifs d’extérieur.
L’appel de la FLSE
s’étendit même au-delà des frontières de
notre pays. Plusieurs fédérations étrangères
firent part de commentaires plus que favorables. Cependant, les expériences
des années passées ont montré que le but recherché
n’est pas encore atteint. La FLSE est régulièrement saisie
de plaintes contre des manquements au code de bonne conduite et se fait
trop souvent encore rapporter des dommages ou gênes causés
par des cavaliers peu regardants.
Dans la majeure
partie des cas et en dépit de descriptions faites par des témoins,
les auteurs des méfaits restent inconnus et ne peuvent être
identifiés. Surgit alors le danger que la colère qui s’ensuit
se porte sur des cavaliers tout à fait innocents et s’étende
purement et simplement au monde cavalier dans son ensemble. De cette
façon, une majorité de cavaliers qui se comportent bien
risque de tomber en discrédit par l’action d’une minorité
qui se comporte mal.
C’est ce que l’on
doit éviter à l’avenir. Il doit devenir possible de reconnaître
la différence entre les cavaliers responsables qui ont
à cœur de respecter les règles et ceux qui ne le sont
pas. A cet effet, la FLSE recommande le port d’un numéro de
tête, fixé de manière bien visible à
la bride du cheval et qui identifie le propriétaire de l’animal.
Le port de ce numéro de tête signifie que
a) le propriétaire,
et de par lui le cavalier qui monte son cheval, déclarent reconnaître
le code de bonne conduite défini par la FLSE et s’engagent
à le respecter,
b) les cavaliers
qui se manifestent de cette façon n’ont rien à cacher
et assument à tout instant la responsabilité de leur
comportement,
c) les propriétaires
de chevaux peuvent plus facilement prouver leur innocence ou leur
non-responsabilité en cas d’accusation ou de soupçon
non fondés,
d) les cavaliers
sont en droit d’attendre le respect et les égards des autres
utilisateurs de la forêt et des champs,
e) les cavaliers
peuvent — en cas de conflit — compter sur l’assistance de
la FLSE.
La FLSE adresse
un appel pressant à tous les cavaliers d’extérieur pour
les inciter à se procurer les numéros de tête et
à l’avenir les faire porter régulièrement dans
leurs sorties.
Il est évident
que les cavaliers, par le respect généralisé des
recommandations ci-dessus, contribueront à la défense
de l’intérêt de tous les usagers de l’environnement et
accompliront ce faisant un pas exemplaire sur le chemin du maintien
de la paix dans la nature.
Le Code de bonne
conduite, de même que l’initiative des numéros de tête
est portée à la connaissance des grands groupes d’usagers
de la forêt et de la campagne à qui il sera demandé
de sensibiliser leurs membres pour qu’ils aient des égards particuliers
pour les porteurs des numéros de tête.
Le Code de bonne
conduite des cavaliers d’extérieur peut être obtenu gratuitement
auprès du secrétariat de la FLSE, 14 avenue de la Gare,
L-1610 Luxembourg (( 48 49 99, fax: 48 50 39). Les numéros
de tête sont également délivrés à
la FLSE, qui tient à jour le registre des propriétaires,
contre paiement de 500 francs.
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